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1 :: 18:01 :: 11/11/08 :: copainsdac
La Der des Der…oui ils y croyaient…

Mais où est donc enfermée la mémoire des hommes?...





La 11ème heure, du 11ème jour du 11ème mois….



Sur tout le pays, notre belle France, tout d'un coup, c'est comme une sorte d'hémorragie, partait d'un peu partout, ses jeunes plein de vie, "baluchon" sur le dos, un rien dans ces bagages, pensant aller juste régler leur compte à ces ennemis, "qu'on leur avait dit", ils ignoraient tout de ce qui les y attendait…là bas dans ces tranchées…





Et là bas, à Saint Pargoire tout petit village de l'Hérault, allait d'un bon pas décidé, quatre de ces jeunes hommes, de lieux différents, mais comme endroit de ralliement, c'était la petite gare, le cœur battant, d'émotion, mélangeait à l'angoisse, l'inquiétude, la peur de l'inconnu, mais par-dessus tout cela, le sens du devoir l'emportait, ils n'allaient pas décevoir ceux qui comptaient sur eux, étaient confiant en eux…

Ils allaient donc….

Chacun, emportant dans ses pensées, ce qu'il abandonnait derrière lui, le cœur serré, car c'était épouse, enfant même pour certains, et mère, père enfin tout…




Ils allaient là bas , tout là bas, loin d'eux …. au front…

Puis les voilà qu'ils se rencontrent , se reconnaissent avec leur baluchon, sur ce quai , face à ce train, qui les emportera tous, d'autres sont déjà dedans, montés ailleurs, mais tous bien seuls face à cet immense inconnue qui les attend là bas…la guerre.




L'ennemi? Celui qui ne lui a rien fait, qu'il ne connaît même pas mais qui est comme lui, plein d'envie de défendre son pays, parce que, l'ordre lui en a été donné par des "grands", " des "fous" qui ont décidé qu'ils seraient sacrifiés, qu'ils seraient la chair à canon pour empêcher quoi??? L'un d'envahir, parce qu'il en veut toujours plus, et l'autre d'empêcher cela parce qu'il veut conserver sa patrie, et lui conserver à tout prix sa liberté…




Toujours l'avidité et la folie du pouvoir, des hommes…



Et ce bien triste 3 Août 1914, nos quatre jeunes hommes, embarqués sur ce train, où le silence, les chuchotements, les interrogations, l'angoisse et la peur qui serrent le ventre à faire mal, mais qu'il faut taire, les derniers regards, par ces fenêtres trop étroites d'un coup pour tout voir, ils semblent vouloir graver à tout jamais, les dernières images, les derniers détails du souvenir pour certains, du non retour pour d'autres.




Ce train qui les arrache à leur famille, à l'endroit qui les a vu naître et pour beaucoup, dernier regard qui se perdra, ils ne le reverront plus et leur nom fleurira plus tard et pour toujours sur nos monuments aux morts, sur lesquels nos regards viendront se perdre pour certains seulement une fois l'An….




Dans ce train, mon grand père, était l'un des quatre jeunes hommes embarqués, le 15 Août, il allait avoir 24 ans, il s'appelait Louis, derrière ce carreaux du train qui s'éloignait, il regardait dans la courbe , une dernière fois, son petit village accroché au bas du Pioch, où il laissait sa jeune épouse, il sera sûrement le seul à avoir une fois encore, une dernière chance de la saluer en passant devant elle. Ils vivaient à la maisonnette, elle gardait la barrière de la gare suivante, le train passait lentement, elle avait baissé la barrière pour lui, leur regard d'amoureux ont pu se confondre et se mélanger encore, leur pensées s'embrasser, ils se quittaient, elle pleurait, lui avalait son chagrin….il partait….si loin là bas. Il revoit encore un bon moment, penché à la fenêtre, sa silhouette frêle et le mouchoir bras qui flotte au vent en signe d'au revoir ou d'adieu

Cette jeune épouse, ma grand-mère, allait avoir son premier enfant dans six mois, elle allait le porter seule.






Les jeunes soldats sont débarqués, après de multiples arrêts, au camp d'Amelbourg, et puis conduit au front, dans les tranchées, où là, ils connaîtront, la faim, la soif, la chaleur d'Août, puis les pluies, la boue, et le froid,et où, là encore ils mourront pour la plupart dans cette plaie béante de la terre, quelquefois même ensevelis vivants, juste la baïonnette indiquera l'endroit des corps de ces pauvres êtres sacrifiés.





Les jours s'égrènent, pour tous, là, dans ces tranchées, les feux s'échangent, les cris de ceux qui tomberont sous les coups, les hurlements de douleurs et souffrances de ceux qui y survivront, grièvement blessés ou même amputés comme mon grand oncle, Paul, télégraphiste, dont le bras droit fût arraché au moment où il montait sur un pylône pour émettre un message, c'était l'un des deux frères de ma grand-mère, il est lui aussi parti.

Le 15 Août, jour des 24 ans de mon grand-père rien ne le lui aura dit ce jour là, et quelques cinq jours plus tard, le 20 Août il était fait prisonnier à Biedastroff, mis au fond d'un trou, où il lui était jeté à manger de temps à autre, où pour ne pas devenir fou, il faisait tout pour ne pas perdre la notion du temps et des jours, et les notait. Au bout de presque une année, voyant sa résistance, malgré sa maigreur, sa corpulence et force, ils l'ont placé dans une ferme, là par chance il a été bien traité, et il y est resté jusqu'à la libération, malgré quelques tentatives d'évasion.

Il envoyait de nombreuses lettres à ma grand-mère.

Ma grand-mère de son côté arrivait à son terme, c'est un petit garçon, Charles, il apporte la joie et un peu de gaieté avec lui. Tous ceux qui l'entourent, découvrent petit à petit l'immense intelligence de cet enfant, que ma grand-mère raconte dans ses lettres à mon grand père, elle racontait leur enfant, lui faisait vivre par ces mots leur vie à tous les deux dans leur petit village. Lui disait combien l'enfant était avancé et émerveillait tout le monde, à l'époque les médecins moins au point devant ces faits peu naturel. Le petit Charles vers ses deux ans, jouait parfaitement du tambour, et faisait tout ce que mon grand oncle, lui apprenait, la musique entr'autre au travers de cet instrument. Mon grand oncle veillait sur sa propre famille et sur sa sœur, ma grand-mère et son petit Charles, l'enfant apprenait tout, savait parler parfaitement à ses deux ans, il imitait la diction des grands, s'y mélangeait à ses 3 ans et leur jouait du tambour.

Il allait encore au même âge, tout seul chercher son oncle à la gare, toute la famille de ma grand-mère travaillait aux chemin de fer, ainsi que mon grand père.



Mais, un jour, comme si déjà les épreuves n'étaient pas assez lourdes, cette enfant plein de vie et terriblement présent, va partir, sa vie s'est arrêtée là, à juste ces 3ans, une méningite peut être, mon grand père n'aura jamais eu la chance de le voir, même qu'un peu, et serrer enfin ce fils, dont il était si fier, dans ses bras. Le petit n'aura jamais pu dire "papa", ni connaître celui, dont on lui parlait tant, il n'aura, durant sa douloureuse maladie, jamais eu le réconfort, ni les bras de ce papa, pour le bercer, malgré son comportement et raisonnement très mâture , il n'était malgré cela, qu'un bébé à peine devenu par son intelligence peu ordinaire, un peu plus grand, mais ses besoins d'enfant étaient les même.

Ma grand-mère a été bien éprouvée et si seule pour tout supporter, le départ d'un époux, avec tous les jours, la peur de le perdre, la venue au monde de ce bébé, encore seule pour l'élever, même si elle était entourée, donner du courage et porter ce mari si loin, par ces lettres, et voir partir à tout jamais, cet enfant si heureux de vivre…



Elle devait encore attendre deux ans, le retour de mon grand père, à la Libération, mais, ce jour là, ils avaient, tous les deux, pris des ans.




La vie reprenait ensemble, pour lui, là où il l'avait laissé, elle, avec son terrible chagrin, jamais plus oublier, deux autres enfants sont venus combler et sceller cet Amour, deux petites filles…. l'une sera ma maman…
Mais où est donc enfermée la mémoire des hommes?...
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Les articles présentés dans ces archives couvrent 12 ans d'actualité naucelloise. C'est une contribution importante à la mémoire du village aveyronnais de Naucelle.Le contenu - textes et images - a été élaboré par André Bec et moi-même, avec un part prépondérante du premier cité depuis quelques années.

Le systéme dynamique de gestion de contenu, qui avait prévu l'archivage dés l'origine, a été imaginé et créé par mes soins, je l'ai programmé en languages PHP, CSS avec un peu de JavaScript.
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Quant au nouveau naucelle.com,il bénéficie donc de la toute nouvelle version du Chant de l'Alouette (version 6) ,J'ai choisi ce nom car mon systéme est léger et nâtivement francophone. Deux choses assez rares.Cela me prend du temps, mais au moins, même si ce n'est pas le Pérou, j'ai la satisfaction de pouvoir proposer des sites sans dupliquer WordPress and Co

Hubert Plisson
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